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amnesty international - Page 18

  • Réfugiés sans refuge et solidarité réprimée

    Alors que tous les yeux sont de nouveau rivés sur les chiffres inquiétants de la pandémie, un autre drame continue de se jouer au cœur de l’Europe. Une tribune de Cécile Coudriou, président d’Amnesty International France,publiée le 19.08.2020.

    Les réfugiés ont peut-être disparu des écrans cet été, mais ces femmes, ces hommes et ces enfants qui ont tout quitté dans l’espoir d’une protection et d’une vie meilleure continuent de braver la mort sur les routes de l’exil. Et lorsqu’ils en sortent vivants, ils restent désespérément bloqués en mer sur des navires qui attendent des semaines l’autorisation d’accoster, puis dans des camps, aux portes d’une Europe devenue forteresse.

    Le nombre de personnes arrivés par la Méditerranée centrale a chuté ces dernières années, passant de 181 434 en 2016 à 11 471 en 2019, puis à 9 725 entre le début de l’année et juillet 2020. Mais à quel prix ? Les États bafouent le droit d’asile et ne reculent devant rien pour empêcher les réfugiés d’atteindre leurs frontières : en 2016, l’Union européenne (UE) a signé un accord honteux avec la Turquie pour « sous-traiter » la question migratoire, transformant ainsi les réfugiés en monnaie d’échange pour Erdogan, comme il l’a démontré en mars dernier.

    Puis l’UE a failli, avec plus de cynisme encore, en confiant à la Libye le contrôle des frontières. Ne nous voilons pas la face, les choix de nos dirigeants européens nous rendent complices d’atrocités, lorsque les réfugiés sont renvoyés dans ce pays, où des geôliers leur infligent torture, viol, extorsion et des trafiquants les réduisent en esclavage.

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  • Bélarus : Les centre de détentions transformés en salle de torture pour les manifestants

    Publié le 17.08.2020 par Amnesty International.

    Au lendemain de la réélection très contestée du président Alexandre Louchachenko au Bélarus, les attaques contre les manifestants s’intensifient. En collaboration avec d’autres organisations locales, nous avons recueilli des témoignages très durs qui dépeignent l’horreur sur place.

    Depuis plusieurs jours, le monde assiste avec effroi aux actes de la police au Bélarus, qui tire des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur de nombreux manifestants pacifiques. Des méthodes sévères pour écraser la dissidence depuis le début du mouvement de contestation.

    La campagne de torture orchestrée par les autorités bélarussiennes se généralise dangereusement. Il ne fait plus aucun doute que les scènes sanglantes qui se déroulent dans les rues au Bélarus ne sont que la partie émergée de l’iceberg.

    « Nous avons tous les renseignements sur toi. Si on te revoit par ici, on te tuera. »

    Devant un centre de détention à Minsk, la foule affirme qu’on peut entendre les cris des manifestants détenus, victimes de torture, depuis l’extérieur. Des affirmations confirmées par de nombreuses vidéos. Et par les récits des manifestants relâchés. Ces derniers racontent avoir été détenus, torturés ou soumis à d’autres mauvais traitements notamment déshabillés, frappés et menacés de viol. Ce sont pourtant des gens dont le seul " crime " a été de descendre dans la rue pour manifester pacifiquement.

    Katsyaryna Novikava a passé 34 heures au Centre d’isolement des délinquants (aussi appelé TsIP), avec 20 femmes dans une cellule destinée à quatre personnes. Sans eau ni nourriture pendant toute la durée de leur détention. Plusieurs femmes avec qui elle était incarcérée lui ont raconté que des policiers les avaient menacées de viol. Katsyarna a vu des hommes contraints de s’allonger dans la poussière parfois entièrement nus, tandis que la police leur assénait des coups de pied et de matraque. Puis, elle a elle-même été forcée de s’agenouiller et d’écouter les cris des autres victimes. Avant de la relâcher, des policiers lui ont dit : « Nous avons tous les renseignements sur toi. Si on te revoit par ici, on te tuera. » Ses affaires, dont son passeport et les clés de son appartement, ne lui ont pas été rendues lorsqu’elle a été relâchée.

    Il ne s’agit malheureusement pas d’actes isolés. Il est même fort probable que ces comportements soient cautionnés au plus haut niveau de l’État.

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  • Dix ans après, 700 familles cambodgiennes peuvent enfin réclamer justice

    Plus de 700 familles cambodgiennes vont enfin pouvoir poursuivre en justice le géant du sucre thaïlandais, Mitr Phol. Une décision qui pourrait marquer un tournant historique pour les droits humains et la responsabilité des entreprises en Asie du Sud-Est. 

    Le 31 juillet, le tribunal civil de Bangkok a finalement tranché. Après 10 ans de lutte, plus de 700 familles cambodgiennes expulsées de force de leur domicile entre 2008 et 2009 vont enfin pouvoir poursuivre en justice le géant du sucre thaïlandais Mitr Phol.  

    La décision reconnaît, à juste titre, que les frontières nationales ne doivent pas donner carte blanche aux entreprises pour agir en toute impunité, et qu’elles ne doivent pas non plus faire obstacle aux personnes qui cherchent à obtenir justice pour des atteintes présumées aux droits humains. 

    C'est un premier pas important en Asie, où la responsabilité des entreprises en matière de violations des droits humains n’est pratiquement jamais prise en compte. Et un message fort envoyé aux entreprises de toute la région : elles vont désormais devoir rendre des comptes pour leur comportement. 

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  • Le harcèlement des ONG en Méditerranée met des milliers de vies en danger

     Publié le 03.08.2020 par Amnesty International

    Un équipage de sauveteurs risque 20 ans de prison alors qu'ils ont sauvé 14 000 vies, le bateau Ocean Viking de SOS Méditerranée est retenu à quai…  Le harcèlement des ONG se poursuit en Méditerranée. A l’heure actuelle, plus aucun bateau de sauvetage n’opère en mer : cela met en danger la vie de milliers de personnes. 

    Trois ans après la mise sous séquestre du navire de sauvetage Iuventa, l’épée de Damoclès pèse toujours au-dessus des dix têtes de l’équipage. Bien qu’elles aient sauvé plus de 14 000 vies, ces personnes sont accusées d’avoir « facilité l’entrée irrégulière » de migrants en Italie. Des faits passibles d’une peine de 20 ans de prison. 

    Une situation représentative de la criminalisation des sauvetages en Méditerranée centrale, mais aussi de la politique plus large de répression des actions de solidarité à travers l’Europe dans laquelle elle s’inscrit. 

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  • Enfants yézidis l'horreur continue en Irak

    Publié le 30.07.2020.par Amnesty International

    Après avoir été enlevés, torturés, violés et forcés au combat par le groupe armé État islamique (EI), près de 2 000 enfants yézidis sont rentrés dans leur famille, en Irak. Beaucoup souffrent de graves troubles de santé mentale ou de handicaps physiques, de déscolarisation, et sont privés de leurs droits fondamentaux. D’autres enfants, nés des viols des combattants de l’EI, sont séparés de leur mère. 

    Tous les enfants ont droit à la santé, à l'éducation, à une identité légale et à l'unité familiale sans discrimination. Les autorités irakiennes, avec l'aide de la communauté internationale, doivent garantir les droits des enfants yézidis survivants de l’EI.

    « Ils m’ont obligé à me battre. Soit je le faisais, soit je mourais. Je n’avais pas d’autre choix » raconte Sahir*, recruté de force à l’âge de 15 ans. Comme lui, des centaines d’enfants yézidis ont été enlevés en Irak entre 2014 et 2017 par l’organisation État Islamique. Ils ont été affamés, torturés, violés ou forcés à se battre. La plupart ont subi une propagande intense, un endoctrinement et un entraînement militaire. Le but de l’EI était clair : effacer délibérément leur ancienne identité, leur langue et leur nom.  

    Malheureusement, leur retour dans leur communauté n'a pas marqué la fin de leur supplice selon les conclusions de notre dernier rapport sur le sort des enfants yézidis rescapés de l’EI. Entre février et juillet 2020, grâce à votre soutien, nos chercheurs ont pu enquêter sur le terrain, rencontrer et interroger une centaine de personnes dont des enfants survivants, des mères d’enfants nés de viols et des psychothérapeutes. 

    Leur constat est sans appel : la plupart des enfants survivants de l’EI qui ont regagné leur famille restent confrontés à d’importantes difficultés. Ils souffrent de nombreux problèmes de santé physique et mentale, liés au conflit, à leur captivité et aux violences dont ils ont été victimes ou témoins, et la réponse des autorités nationales reste insuffisante. 

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  • 1 000e jour en prison : Osman Kavala doit être libéré

    Opéras, œuvres d’art, films... Des militants du monde entier se mobilisent avec un seul mot d’ordre : Libérez Osman Kavala. Figure majeure de la société civile turque, le mécène est devenu la bête noire du Président Erdogan qui l’accuse de chercher à déstabiliser la Turquie. Il est incarcéré depuis 1000 jours sans même avoir été jugé. 

    Libérez Osman Kavala. Le mot d’ordre de la campagne est lancé. Pétitions, animationsopéras, œuvres d’art, films... Pour attirer l’attention sur les 1000 jours d’incarcération d’Osman Kavala, des militants du monde entier se sont mobilisés à travers une série extraordinaire d’actions toutes plus créatives les unes que les autres. Avec un seul et même objectif en tête : que la Turquie mette fin à la répression impitoyable ciblant les voix dissidentes et qu’elle libère Osman Kavala.  

    « Des gens du monde entier sont déterminés à ne pas laisser ce jour tristement symbolique passer inaperçu » a salué Milena Buyum, notre chargée de campagne sur la Turquie. « Nous sommes profondément émus par l’effusion de créativité en soutien à Osman Kavala à travers le monde » a-t-elle ajouté en rappelant qu’Amnesty International apportait tout son soutien à cette mobilisation. 

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  • En Iran, le régime multiplie les exécutions pour instiller la peur et contrôler la société

    Publié le 20.07.2020 par Amnesty International.

    En Iran, le recours à la peine de mort est de plus en plus fréquent contre les manifestants, les dissidents et les membres de groupes minoritaires. Le 13 juillet, deux prisonniers de la minorité kurde ont été injustement exécutés. Au moins huit autres prisonniers issus de minorités et trois jeunes manifestants de moins de 30 ans risquent également la peine capitale.

    Diaku Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah, âgés respectivement d’une vingtaine et d’une trentaine d’années, ont été exécutés le 13 juillet dernier. Tous deux issus de la minorité kurde, ils avaient été déclarés coupables et condamnés à mort en 2015, pour des faits qu’ils ont toujours niés. Leur procès s’est avéré manifestement inique, ignorant leurs solides alibis et s’appuyant exclusivement sur des « aveux » extorqués sous la torture qui, selon leurs avocats, leur avaient été dictés par des agents du ministère du Renseignement et regorgeaient d’incohérences.

    Transférés en 2014 vers un centre de détention à Orumiyeh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, ils n’ont pas pu contacter leurs avocats ni leurs familles pendant plus d’un an et ont été maintenus la plupart du temps à l’isolement. Au cours de cette période, ils affirment avoir été torturés à maintes reprises : des agents les auraient notamment roués de coups, fouettés, soumis à des décharges électriques et à des humiliations sexuelles, suspendus au plafond, et ont menacé d’arrêter leurs proches, pour qu’ils « avouent » avoir pris part à l’attaque armée de 2010 et s’être rendus en Irak pour y suivre un entrainement militaire.

    Selon des informations qui ont fuité depuis l’intérieur de la prison, la veille de leur exécution, des responsables de l’établissement les ont dupés en leur expliquant que la Cour suprême avait annulé leurs condamnations à mort et qu’ils allaient être conduits hors de la prison pour l’ouverture de leur nouveau procès. En fait, ils les ont transférés à l’isolement et les ont exécutés le lendemain à l’aube, sans que leurs avocats n’en soient informés au préalable.

    Ces dernières exécutions, cruelles et injustes, s’inscrivent dans le cadre d’une hausse inquiétante du recours à la peine de mort en Iran. Alors que le régime cherche à instiller la peur et dissuader la population de manifester contre la crise politique et économique dans laquelle le pays est en train de sombrer, il n’hésite pas à utiliser la peine de mort pour faire taire les voix dissidentes dans le pays.

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